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Le grage grand carreau, sur la Comté - 1979

Aventure vécue sur la Comté en 1979 sur la « Piste Noire »

Article mis en ligne le 12 juillet 2018
dernière modification le 3 novembre 2021

Mai 1979, sur la piste noire

Nous sommes en manœuvre sur la comté, sur la ’’piste noire’’. La section vient de passer quelques jours en forêt à ramper dans la boue, à jouer à tarzan dans les arbres, à crapahuter dans des marais… nous sommes sur les bords de la route de l’Est, à une quarantaine de kilomètres de Cayenne. Des carbets en feuille de palme y sont construit en surplomb d’une petite crique poissonneuse, l’endroit est idyllique, mais nous sommes trop crevés pour en profiter.

Nous sommes sur le chemin du retour et je ferme la marche. Un de mes amis, avec la gracieuseté et la férocité d’un bulldozer, ouvre le chemin bouleversant la végétation sur son passage. Profondément citadin et broussard par obligation, des erreurs de jeunesse l’ont fait devenir Marsouin par accident plus que par vocation, il taille, pourfend le mur végétal exorcisant ainsi la peur qui le tenaille en permanence. Bien sûr, il en oublie de consulter sa boussole et insensiblement nous dérivons vers une zone profondément inhospitalière. Un arbre-mort en tombant a ouvert un passage dans un endroit particulièrement touffu. En cheminant sur son tronc, il est soudain statufié. Sa peau prend instantanément la couleur du marbre et son immobilité est parfaite. Intrigué par ce prodige, je m’approche et c’est là que je le vois.
Le grage grand carreau

Une vision sortie droit de l’enfer, l’horreur à l’état pur, l’innommable, l’impensable, la terreur du forestier ! Un grage, mais pas n’importe quel grage, un grand carreau, un grand grand carreau, oserais-je dire. Un bon quatre mètres d’écailles et de crocs et assez de venin pour tuer un régiment, la rapidité de l’éclair et un caractère des moins sociables. Bien sûr, il siffle, rage, en position d’attaque à moins de deux mètres de mon ami. Nous ne pouvons pas intervenir, car le moindre de nos mouvements déclenche la fureur du quidam qui devient de plus en plus menaçant et esquisse plusieurs mouvements d’attaque. Mon ami est sur la trajectoire des plombs, impossible de tirer ! Après de longues minutes d’immobilité totale de notre part, le démon écailleux commence une timide retraite. Mon ami veut en profiter pour prendre la poudre d’escampette sur la pointe des pieds, mal lui en prit, car cela déclenche une nouvelle crise de fureur du reptile. Nous n’avons d’autres solutions que d’attendre et les secondes paraissent des siècles… Puis soudainement, sans raison apparente, le grage part rapidement dans un gros buisson. Il a vu la mort de prêt. Choqué, l’œil vitreux, il reste immobile ne réalisant pas que le danger s’est éloigné. Reprenant l’initiative, nous nous sommes approchés du buisson et nous avons essayé de retrouver le monstre pour l’observer, voire le capturer. Malgré la taille imposante de l’animal, il nous a été impossible de le trouver. Il a disparu aussi soudainement qu’il a surgi.

Nous avons repris le chemin du retour. Encore sous le choc, mon ami est incapable de marcher et nous devons le conduire comme un petit enfant. À l’approche de la route, la forêt a déployé toutes ses ruses pour nous garder en son sein. Tout d’abord, il nous faut franchir une zone marécageuse fréquentée par des gymnotes électriques, ensuite nous devons escalader un enchevêtrement d’arbres morts dans lequel nous observons un autre serpent plus inoffensif et pour en finir, nous devons perforer un véritable mur végétal composé de lianes et d’herbes coupantes et où chaque coup de machette provoque une pluie de fourmis rouges et nous devons battre en retraite… mais ça c’est une autre histoire…


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