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9 Bima - La Mission Saül en 1979

Le Bima doit relever un défi. ’’Attaquer Saül’’ en remontant le Grand Inini. Bien sur, je suis volontaire. C’est lors de cette mission difficile que je fut attaqué par un Anaconda ! Un souvenir inoubliable !

Article mis en ligne le 8 novembre 1997
dernière modification le 3 novembre 2021

Dans un bar de Kourou, un officier du 9e Bima cause avec un officier de la légion.
Il apprend que la légion a voulu remonter le Grand Inini jusqu’à Saül et a fait demi-tour devant les difficultés. Aussitôt l’officier du Bima relève le défi. Nous allons y arriver ! Les légionnaires sont sceptiques… Il y a une rivalité entre Marsouins et légionnaires et la mission doit réussir à tous prix.

Lorsque je l’apprends, je suis à l’infirmerie avec des calculs rénaux … trois semaines que je me tords de douleur allongé sur un matelas, que pisse du sang… Pour seuls soins, je reçois chaque jour des piqures de vitamine B6 dans des seringues énormes… Il y avait pire que les calculs, pire que cette douleur lancinante et permanente… il y avait un infirmier qui ratait les piqures systématiquement et qui recommençait et recommençait avec une telle force que la table sur laquelle j’étais allongée avançait à chaque tentative. … mon délicat fessier virait à l’arc-en-ciel à force de bleus.

Tous les jours je pissais dans un entonnoir avec un tamis attendant de voir apparaître ces pierres qui me déchiraient les reins.

J’apprends qu’on recherche des volontaires pour la mission Saül. Un Rima des Antilles doit tenir Saül, la légion doit l’attaquer en passant par la piste de Bélizon et nous par le Grand Inini. aussitôt je me porte volontaire… Étant inapte à cause de mes calculs, je suis refusé et je menace de les suivre, à la nage s’il faut… Le colonel Médecin accepte de me prendre dans la mission comme cuistot à condition que mes calculs sortent… Le lendemain, j’arrive fièrement avec mes pierres à la main ! La sortie a été douloureuse, mais je suis heureux. J’ai une semaine pour me remettre…

Une semaine plus tard, on part pour St-Jean. Je ne suis pas brillant. J’ai mal, je peux à peine marcher et je le cache. Je me remets petit à petit.

On remonte le Maroni jusqu’à Maripasoula. Là on fait une halte au camp du Bima. Puis on remonte le Grand Inini.

À cette époque il était totalement vierge. Pas de camps de tourisme, pas d’orpailleurs. Que de la nature sauvage. Des caïmans qui nagent en pleine eau, sans se cacher, un jaguar qui s’assoie sur une plage et nous regarde passer… pour son plus grand malheur car bien que cela soit une espèce protégée, il est abattu ! Quel gâchis !

On voyait jusqu’à 5 grands anacondas par jour !
C’est là que j’ai failli finir dans l’estomac de l’un d’eux, voir : Attaque d’anaconda
Tous les soirs, je préparais la bouffe collective et les débuts furent difficiles. Cuisiner pour soi c’est facile mais pour une section, c’est autre chose… heureusement, le Lieutenant me soutint lors du premier repas. J’avais cuit du riz, à la cocotte-minute, au feu de bois… Le résultat était étrange, une sorte de bloc de colle gluant.
Devant la rébellion des convives, le lieutenant a gratté le sol, ramassé sable, brindilles, feuilles mortes, les a incorporés à mon riz, les a mélangés et a servi une double dose aux râleurs en leur tenant ce discours : La mission va être difficile, on va bouffer de la merde s’il le faut, mais on la bouffera tous ensemble. Finissez vos assiettes, je ne veux rien voir dedans. Tout la mode a mangé, sable, brindilles et feuilles mortes compris… et le Lieutenant, discrètement, me pris à part et m’appris à cuire le riz…
On a dû tirer, pousser les pirogues, terrasser des berges pour les faire tourner, couper des arbres, en faire sauter au plastique… et un jour, les eaux étant trop basse, on a dû s’arrêter et continuer à pied. Je devais rester au camp de bases avec les pirogues mais le lieutenant accepta de me prendre avec lui devant comme « homme topofil ».
Après 5 jours de marche épuisante, nous arrivâmes à proximité de Saül et nous avons attaqué à la balle à blanc et à la grenade à plâtre le Rima. Embuscades aux points d’eau, dévastation de campement, attaque de l’aéroport, je me suis bien amusé. Je suis moi-même tombé dans une embuscade lors d’un repli précipité !

Le retour fut difficile, j’accusais la fatigue et j’étais mal remis de mes calculs. Je marchais derrière en boitant, lessivé mais heureux. Je faisais l’homme balai qui ramassait les éclopés et les remotivais…

Ce fût une expérience fantastique.


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