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Le grand brochet et le Maskinongé
Article mis en ligne le 6 février 2016
dernière modification le 3 novembre 2021

 La meilleure saison pour la pêche du brochet et du maskinongé

Avant l’arrivée de l’hiver et des frimas, l’automne est la saison où les grands carnassiers font bombance, perdant leur légendaire prudence. Le brochet se laisse attraper facilement et les quotas sont vite atteint par des poissons de taille plus que respectable assez souvent. Les rivières sont désertées par les nombreux plaisanciers de la période estivale et seul quelques rares pêcheurs partent affronter des conditions climatiques parfois difficiles pour se mesurer aux plus grands des brochets, le mythique maskinongé.

 Les brochets du Québec

Cinq espèces d’ésocidés vivent au Québec, il y en a 6 dans le monde ! Le brochet d’Amérique, le brochet vermiculé, le brochet maillé, le grand brochet et l’énorme maskinongé sont les hôtes de nos lacs et cours d’eaux. De l’estuaire du St-Laurent, en passant par les lacs, étangs, rivières, fleuves, le brochet se rencontre dans des habitats très variés. Les trois espèces les plus petites se rencontrent uniquement au sud du Québec. Le grand brochet, par contre, peuple la totalité du Québec jusque dans le grand nord, on le retrouve également en Europe et en Eurasie.

Seul, les deux plus grandes de ces cinq espèces peuplent les cours d’eaux du Pontiac à savoir le grand brochet et le Maskinongé.

Toutes les espèces de brochet sont des prédateurs qui se nourrissent essentiellement de poissons mais qui ne négligent pas à l’occasion de croquer un caneton ou un rat musqué, ... Taillés pour la course, leur corps fuselé est étudié pour la chasse à l’affût. Immobile, le brochet guette puis fond sur sa proie à une vitesse stupéfiante qui laisse peu de chance de fuite à sa proie. Généralement, on le trouve dans les zones herbeuses ou près d’obstacles immergés.

 Le grand brochet, Esox lucius

Le brochet, grand brochet, brochet du nord, sous ces appellations se cachent l’espèce de brochet la plus commune dans le monde. Amérique, Europe, Asie héberge ce poisson connu de tous les pêcheurs sportifs. Hélas, la pollution, la destruction des frayères, en réduit l’habitat tous les ans un peu plus et la surpêche n’arrange pas les choses.

On le pêche aussi bien en eau peu profonde à végétation dense, dans les grandes baies herbeuses que dans les sombres profondeurs où il aime se retirer lors des grandes chaleurs. Une espèce courante dans la région est nommée le brochet bleu et se reconnaît par son absence de tâches pâles. Il est de couleur qui oscille de l’argent à bleu.

La fraie a lieu après la fonte des neiges, une femelle pouvant pondre jusqu’à 600 000 œufs. Il n’atteint sa maturité sexuelle entre 2 et 6 ans selon le sexe et le climat et ils peuvent vivre jusqu’à 25 ans. Pour reconnaître à coup sur un brochet, deux signes ne trompent pas : Sa robe est sombre, souvent verdâtre avec des tâches claires et sous sa mâchoire, on compte 5 pores de chaque côté (le maskinongé en a 6 à 9 et les autres brochets 4)
La pêche :

Les lisières d’herbier, les contours d’îles, les structures immergées, les embouchures de ruisseaux, de rivières, les arbres morts, les cabanes à castor devront être systématiquement explorés avec votre leurre. Une canne à lancer léger mais rigide de 2 mètres est un bon choix. De nombreux pêcheurs préfèrent utiliser un moulinet à lancer lourd (tambour tournant), mais je reste un inconditionnel du moulinet à tambour fixe. Le nombre de leurres utilisés pour le brochet est incroyablement important. Il va de la cuillère tournante à la cuillère ondulante, du poisson nageur au jig, en passant par les leurres de surface comme les Buzzbait. Personnellement, j’utilise avec succès tout un arsenal de cuillères ondulantes de formes et de couleurs variées en fonction du temps et de la couleur de l’eau. Lorsque rien ne marche, je sors mes cuillères tournantes, jigs, spinnerbaits, poissons nageurs et autres. Mais quand j’ai le temps, je m’installe tranquillement dans un lieux où j’ai repéré un monstre avec un bon vif, ... La pêche à la traîne est également productive mais beaucoup moins amusante, je la pratique essentiellement lors des liaisons entre deux coins de pêche.

Par les belles journées chaudes et calmes de l’été indien, vous ferez certainement des malheurs. C’est à ce moment que l’on a le plus de chance d’attraper un brochet de forte taille.

Souvent, lors de mes déplacements j’ai dans le coffre de mon véhicule un lancer et quelques cuillères ondulantes. Je m’arrête et donne quelques coups au hasard de mes déplacements. Généralement, il faut moins de 5 minutes pour capturer un brochet ... que je remet à l’eau. La majorité font entre 50 et 60 cm mais les prises de 80 à 90 centimètres sont fréquentes surtout en bateau.

 Records :

  • 1m31 et 20.9 kg dans l’état de New York, au réservoir Scananga en 1940
  • 25 kg en Allemagne (1896)
  • 1m37 en Alaska (1994)

Le kayak de pêche est idéal pour traquer les brochets dans leurs repaires les plus secrets, voir : la pêche du brochet en en kayak de pêche

 Le Maskinongé, Esox masquinongy

Le Muskie est incontestablement le roi des poissons d’eau douce du Canada, d’autant plus que la rivière des Outaouais produit régulièrement des poissons records aux tailles impressionnantes. Cannes arrachées de leur support ou brisées, hameçons tordus, pendants d’acier sectionnés, fil cassé, le maskinongé est une légende vivante et quel pêcheur n’a pas rêvé un jour de se mesurer à ce mythique géant de nos eaux ? On dit que pour capturer un masky, 100 heures de pêches minimum sont nécessaires mais cela fait aussi partie de sa légende. Certains pêcheurs les capturant plus facilement que d’autres, ... la technique comptant pour beaucoup.

On le distingue du grand brochet par sa coloration, sa robe est claire avec des tâches foncées et sous sa mâchoire, on compte de 6 à 9 pores de chaque côté (le brochet en a 5 et les autres brochets 4). La majorité des individus pêchés font entre 80 cm et 130 cm avec un poids qui peut atteindre une vingtaine de kilos. La taille légale pour garder un masky étant de 100 cm.

Il fréquente les mêmes habitats que le brochet mais a une prédilection pour les secteurs d’eaux vives où il se reproduit. Les gros spécimens aiment également se tenir entre deux eaux dans les secteurs profonds.

La femelle pond jusqu’à 500 000 œufs et les jeunes ont une croissance rapide car ils atteignent 30 cm à leur premier automne. Par contre sa fraie étant plus tardive que celle du brochet, les brochetons feraient bombance de jeunes masky d’ou leur plus grande rareté. Il peut vivre 30 ans et sa répartition géographique est restreinte. On ne le trouve que dans le sud du Québec, en Ontario et dans les prairies. La rivière des Outaouais abrite la plus grande proportion de masky record, plusieurs individus de plus de 20 kg sont pêchés tous les ans.

 La pêche

Une canne à action moyenne de 1m50 à 2m à action moyenne est conseillée, équipée d’un moulinet à tambour tournant rempli de fil de 7 à 8 kg. Le leurre sera le plus gros possible, on trouve des poissons nageurs en bois ou en plastique de 25 cm de long que l’on ramène par secousses brusques à une profondeur de 0.6 à 1.5 m de profondeur. Il faut lancer dans les contre-courants, à proximité des obstacles immergés et de préférence là ou il y a des courants plus marqués. L’attaque est violente et la moindre erreur sera fatale à votre bas de ligne. Il saute, se débat, sonde et filera sous votre embarcation, exploitant vos moindres faiblesses. Une fois sorti de l’eau, attention à ses dents redoutables et en aucun cas, il faut y mettre vos doigts pour décrocher l’hameçon sous peines de blessures graves mais utilisez des pinces à long bec. Les structures préférées du masky sont les pointes rocheuses ou avec des herbiers, les plateaux accidentés avec plantes et roches, les lisières d’herbier, les baies peu profondes avec des herbiers, les chenaux entre deux îles, les embouchures de rivière et ruisseaux. Tard en automne, en octobre ou novembre, la pêche du masky est à son meilleure. Les eaux sont froides, les températures basses et les conditions climatiques peuvent rendre la pêche dangereuse, il faut en tenir compte et s’équiper en conséquence. Les premières neiges sont de bons moment pour traquer de gros masky, avis aux amateurs, ...

 Records :

1.64m pour 31.7 kg sur le fleuve St Laurent en 1957
1.57m en 1997 dans la rivière des Outaouais

Des individus de 45 kg attrapés dans le passé mais non homologués.


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